Vues d'Europe

Opinions, analyses et actualités sur les politiques migratoires en Europe
08 Dec. 24

Chute du régime de Bachar al-Assad et réaction des États ayant accueilli des réfugiés syriens

Au lendemain de la victoire des groupes rebelles sur le régime de Bachar al-Assad le 8 décembre, et alors que la situation en Syrie reste très instable, plusieurs États européens ont annoncé vouloir suspendre, plus ou moins radicalement, les procédures d’asile pour les ressortissants et ressortissantes syriennes. L’Autriche a eu la position la plus dure, annonçant préparer un programme d’« expulsion », tandis que l’Allemagne, qui a accueilli près d’un million de personnes syriennes en 2016, a annoncé suspendre l’examen des demandes l’asile. Face à ces réactions, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, la Commission européenne et le Conseil de l’Europe ont rappelé l’impossibilité de renvoyer des personnes en Syrie actuellement. Amnesty International et Human Rights Watch ont souligné la nécessité de continuer à respecter les droits des personnes syriennes ayant obtenu l’asile, en Europe comme au Moyen-Orient. La Turquie, terre d’accueil de 4 millions de réfugiés syriens, s’est préparée à ce que 20 000 personnes rentrent en Syrie chaque jour par les postes frontières.

01 Jan. 25

Les États membres préparent la mise en œuvre du Pacte européen sur l’asile et la migration

Suite à l’adoption du Pacte en mai 2024, les États devaient présenter leur plan national de mise en œuvre à la Commission européenne le 12 décembre, pour une pleine application du Pacte prévue en juin 2026. Seulement 14 États ont soumis leur plan, tandis que d’autres ont demandé à la Commission un délai supplémentaire. La Pologne, qui prendra la tête du Conseil de l’Union européenne en janvier 2025, estime que le Pacte présente « une menace pour la sécurité nationale », à cause de la proximité géographique avec la Russie et la Biélorussie, et fait partie des États n’ayant pas rendu leur stratégie.  Dans plusieurs pays, notamment la France et l’Espagne, la société civile tente avec peine de faire entendre sa voix auprès des gouvernements, dans l’espoir de placer au centre des préoccupations le respect des droits et la dignité de la personne humaine.

01 Jan. 25

Présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne

À compter du 1e janvier 2025, la Pologne succèdera à la Hongrie et assurera la présidence du Conseil de l’Union européenne pendant 6 mois. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, la sécurité est érigée en priorité absolue. Après le premier axe stratégique intitulé « défense et sécurité », on trouve la « défense des personnes et des frontières », portant l’objectif de réduire l’immigration irrégulière et de répondre aux « menaces hybrides », notamment l’instrumentalisation des personnes migrantes. Ces priorités font partie du programme commun élaboré en trio avec le Danemark et Chypre, qui prendront ensuite la présidence du Conseil. Dans ce cadre, la réforme de la « directive retour », notamment poussée par la Pologne et l’Italie, devrait bientôt être mise sur la table des négociations. D’après la lettre envoyée le 17 décembre par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, aux Etats membres, la proposition circulera avant le mois de mars. Elle comprendrait une nouvelle approche commune sur les retours, s’appuyant sur des « solutions innovantes », notamment l’externalisation de la procédure d’asile dans des « centres de retour ».

29 Nov. 24

L’Espagne adopte une réforme qui devrait permettre la régularisation de centaines de milliers de personnes

Adoptée par le gouvernement de Pedro Sanchez le 29 novembre 2024, la réforme réglementaire pourrait permettre la régularisation de 300 000 personnes par an pendant les 3 prochaines années. Elle prévoit notamment de réduire les délais et les formalités pour l’obtention d’un titre de séjour, d’étendre la durée du visa de recherche d’emploi de 3 mois à 1 an et de renforcer les droits des personnes migrantes qui travaillent en Espagne. Le Premier ministre, Pedro Sanchez, a plusieurs fois rappelé que l’Espagne se devait d’être une terre d’accueil, pour des raisons humanitaires, démographiques et économiques, se démarquant ainsi de ses voisins européens. La dernière politique de régularisation remonte à 2005. Une étude, réactualisée en 2023, a montré « qu’aucun accroissement des flux migratoires n’avait été constaté », que l’emploi formel des personnes migrantes avait augmenté, sans « affecter le marché de l’emploi », et que l’impact sur les recettes fiscales avait été positif.

19 Oct. 24

Bataille juridique en Italie au sujet des centres d’externalisation de la demande d’asile en Albanie

Giorgia Meloni, première ministre italienne, attend les décisions de justice italienne et européenne, espérant pouvoir reprendre l’externalisation des demandes d’asile vers l’Albanie, avec la perspective d’organiser les expulsions vers les pays d’origine depuis les centres de rétention albanais. Le premier transfert de personnes vers les centres de Shëngjin et Gjadër a été annulé par le tribunal de Rome le 18 octobre, interdisant à l’Italie de renvoyer des ressortissants égyptiens et bangladais dans leur pays d’origine, qui ne sont pas considérés comme des pays sûrs. Quelques jours après, un décret-loi a été adopté par le gouvernement italien, mettant à jour la liste des pays d’origine sûrs. Cependant, le second transfert a été à son tour annulé par les juges, qui ont interrogé la Cour de justice de l’Union européenne au sujet de la légalité de cette externalisation de la demande d’asile. Cette bataille juridique est considérée comme un « désastre » à la fois politique et financier pour le gouvernement de Giorgia Meloni, qui a progressivement dû procéder au rapatriement du personnel travaillant dans les centres.

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