Quel est la part de femmes exilées victimes de violences sexistes et sexuelles au cours de leur parcours migratoire ?
Votre réponse : Une minoritéSelon un récent rapport du Centre Primo Levi, une association française dédiée au soutien des personnes exilées victimes de la torture et de la violence politique, la quasi-totalité des femmes accompagnées ont subi des violences sexuelles, « soit dans leur pays d’origine, soit sur le chemin de l’exil ». Un rapport d’ONU Femmes indique également que les femmes sont « toujours exposées à ces risques » une fois dans le pays d’accueil.
Dans une récente tribune, Antoine Ricard, président du Centre Primo Levi, souligne pourtant que la violence subie le long du parcours migratoire demeure un angle mort de la procédure d’asile actuelle, ne pesant pas dans la décision d’octroi ou de rejet d’une protection internationale, à moins qu’elle ne fasse courir un risque à la personne si elle retourne dans son pays. Le manque d’accès aux soins de santé et à un soutien psychologique lors de l’arrivée dans le pays d’accueil pèse également sur la procédure d’asile, alors que le traumatisme subi peut être difficile, voire impossible à exprimer.
Aujourd’hui, l’exil des femmes est tout aussi important que celui des hommes. D’après des données du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), elles représentaient 49 % des personnes déplacées dans le monde en 2021. Pourtant, la dimension du genre reste peu prise en compte par les politiques publiques en matière de migration et d’asile.
Article publié le 09/12/2022